Le Patrimoine Naturel

La Nature à Saint Jean d’Heurs…une histoire d’Homme (ou.. toute une histoire).

La commune de Saint  Jean d’Heurs étend ses 1113 ha entre 333 m et 423 m d’altitude. Elle fait partie des Varennes, une vaste plaine située entre Thiers, Billom et Lezoux et occupée essentiellement de prairies souvent humides, mais aussi de forêts et de nombreux étangs. Ces paysages nous paraissent ceux d’une nature intacte. Ce n’est qu’une illusion puisque, depuis bien longtemps, l’homme a modifié et exploité cette nature. Au cours des siècles, les activités agricoles ont ainsi façonné nos paysages et les milieux naturels. Ce constat s’applique à une grande partie de la région, et au-delà.

Nous héritons d’un patrimoine naturel fragile car il est le résultat d’un équilibre subtil entre l’expression de la nature et des activités agricoles traditionnelles. Voyons ce qu’il en est pour chacun des types de milieux que l’on trouve à Saint Jean d’Heurs, prairies, forêts et étangs…

Lorsque l’on se promène à Saint Jean d’Heurs, le promeneur est frappé par le nombre et l’étendue de prairies, alors que les cultures (blé, maïs, etc…) dominent les paysages dans d’autres lieux, comme en Limagne. Ces prairies, pâturées ou fauchées, sont dominantes du fait de sols lessivés et donc trop pauvres pour les cultures, et souvent gorgés d’eau et donc impropres aux cultures. Cette prairie  ne pourrait exister sans l’intervention de l’agriculteur. Que deviendrait cette prairie si l’on arrêtait toute gestion humaine ? Quelques exemples de parcelles abandonnées illustrent parfaitement l’évolution d’une prairie abandonnée. Cette parcelle à Fouhet est envahie par quelques espèces de « broussailles » : ronces (Rubussp.)et prunelliers (Prunus spinosa) sont les plus communes. Il suffit de quelques années pour parvenir à ce stade. Puis, ce sot d’autres arbres et arbustes qui colonisent la parcelle milieux pour constituer un fourré .

Quelques dizaines d’années plus tard, la forêt finirait par s’installer. A cette altitude, la génération évolue spontanément (sans intervention humaine) vers une forêt. Sans activité agricole, Saint Jean d’Heurs serait donc essentiellement occupée par des forêts. Nous ne pourrions donc pas jouir de ces espaces ouverts. Ces espaces ouverts accueillent aussi bon nombre d’espèces de plantes et d’animaux.

Les forêts de Saint Jean d’Heurs sont essentiellement des forêts de chênes. Bien qu’elles puissent paraître plus naturelles, les forêts ne sont pas épargnées par la main de l’Homme. Nos forêts ont toujours été exploitées, pour leur bois, et bon nombre d’entre elles ont succédé à des parcelles agricoles abandonnées. Les marques de leur exploitation sont souvent visibles. Cette forêt  montre plusieurs troncs qui partent d’un même point, la souche d’un arbre abattu. C’est une forêt de taillis .

Une autre marque de l’exploitation de nos forêts est leur jeunesse. On trouve assez rarement de vieux arbres en pleine forêt : les quelques chênes pluri-centenaires sont souvent isolés (hors forêt) ou au bord d’un chemin (épargnés par le bucheron).

Les Varennes sont le seul secteur de plaine possédant un tel ensemble de zones humides. Le sous-sol riche en argile constitue un socle imperméable, permettant de créer aisément des étangs et des mares. Une grande partie des étangs de la commune, et de la plaine des Varennes, sont ainsi le fait de l’Homme.  Il peut s’agir d’étang constitué par une retenue d’eau  ou encore d’étangs ou mares creusés pour permettre l’abreuvage des animaux. Ces dernières sont facilement repérables en pleine prairie . D’autres étangs ont été créés pour les loisirs de pêche comme l’étang Roux à Fouhet  ou des mares voient le jour pour le simple plaisir de leurs propriétaires .

Toutes ces zones humides hébergent une flore particulière ainsi que de nombreux animaux, notamment les amphibiens.

Ainsi, l’Homme n’est pas étranger à la biodiversité qui nous entoure, puisque –répétons-le- cette biodiversité résulte d’un équilibre entre la nature et les activités humaines. C’est d’autant plus vrai à Saint Jean d’Heurs où les prairies et les étangs et mares nécessitent des interventions raisonnées pour subsister.