Histoire Nom Saint Jean d’Heurs

SAINT JEAN d’HEURS, drôle de nom n’est-ce pas ! Levons tout de suite la question sur l’origine de ce nom, rien, aucune hypothèse ni sur le saint, Jean très souvent utilisé pour nommer une commune ni sur le Heurs. On trouve pourtant, le château de Jean d’Heurs situé à L’Isle-en-Rigault dans le département de la Meuse. Fondée vers 1140, une ancienne abbaye de saint Prémontrés fut transformée en château en 1808 par le maréchal Oudinot. Un lien entre ces deux noms est improbable même si la similitude est étonnante et à approfondir.

Rien donc pour comprendre Saint Jean d’Heurs, les révolutionnaires de 1789 avait pris moins de soin en décidant de débaptiser la nouvelle commune car portant un nom renvoyant à la superstition. Pourtant elle conserva ce nom de Saint Jean d’Heurs

Le 14 décembre 1789, la Constituante votait une loi créant les municipalités ou communes désignées comme la plus petite division administrative en France et c’est ainsi qu’était officialisé le mouvement d’autonomie communale révolutionnaire.

La décision de l’Assemblée nationale était révolutionnaire car, en plus de transformer les chartes des cités et des bourgades, elle érigea en communes presque toutes les anciennes communautés ou paroisses. Certains révolutionnaires, imprégnés d’idées cartésiennes et de la philosophie des Lumières, souhaitaient rompre avec le passé et bâtir une société nouvelle où chacun serait égal et où la raison primerait sur la tradition et le passé. Aussi prévirent-ils des divisions administratives identiques dans tout le pays. Le territoire fut divisé en départements, districts, cantons et communes. Toutes ces communes eurent le même statut, avec un conseil municipal élu par les habitants et un maire. Une « maison commune », la mairie, devait être construite pour accueillir les réunions du conseil et l’administration municipale. Des membres de l’Assemblée nationale étaient opposés à une telle fragmentation du pays, mais la proposition de Mirabeau l’emporta : une commune pour chaque communauté ou paroisse.

Le 20 septembre 1792, le registre des naissances, des mariages et des décès tenu par le curé de la paroisse passa sous la responsabilité d’un officier public élu. Un mariage civil était institué et célébré dans les mairies ; la cérémonie n’était pas très différente de celle célébrée à l’église, la phrase « Au nom de la loi, je vous déclare unis par les liens du mariage » remplaçait celle du prêtre (« Au nom de Dieu, je vous déclare unis par les liens du mariage »). Les prêtres durent remettre à la mairie leurs registres des baptêmes, des mariages et des sépultures (BMS) qui furent remplacés par des registres des naissances, mariages et décès (NMD) entre les mains des préposés municipaux. Ce recul de prérogatives de l’Église n’était pas bien accepté partout et, dans l’ouest et au centre du pays, des prêtres furent relativement réfractaires.